Photo : S. Sellami. Enfin le mouvement est là. Il est partiel. Il semble porter un grain d’assainissement pour des objectifs de performance. Puisse-t-il faire reluire un tant soit peu le blason de ce si prestigieux corps républicain tant malmené. Les anciens walis de Skikda et d’Oum El Bouaghi qui ont payé leur casting sont de retour. Espérons pour l’ensemble que les scènes de cinéma en direct ne se reproduiront plus. L’on peut aisément travailler et faire travailler les autres sans pour autant vociférer des grossièretés, gonfler son torse ou se prendre pour propriétaire héritier du poste. On n’a pas besoin de se barricader dans un lourd protocole et laisser aux multiples filtres créés dans le circuit d’accès faire la pluie et le beau temps. La courtoisie n’est pas antinomique avec l’exercice du pouvoir, néanmoins l’écart langagier, le mépris ou l’autoritarisme ne ramènent pas le respect plus qu’ils ne produisent de la haine.
Un wali sortant de son rang de serviteur d’une population et de ses attentes, ne s’est point rendu compte que le colonel Bencherif fut la moitié de cette population, l’autre moitié est dans sa mémoire. A sa première wilaya, les altérations génésiaques ont refait surface. Bien sûr quand l’on a été tout le temps couvert par la bénédiction des mauvais saints quoique ayant pu gravir les premiers cieux.
Si le mouvement, dit-on, est partiel, il en reste à le faire suivre par un autre. Ce wali neuf, hier cadre totalement effacé, timide et envasé qui prend son humeur pour une règle de droit, retirant publiquement une décision d’octroi de logement par-là, congédiant un agent par-ci pour qu’ensuite au gré d’un miracle, il se rétracte. Cette volte-face n’est pas à même de crédibiliser l’institution qu’il représente d’autant plus dans une région révolutionnaire. Ce wali qui semblait demander à un imam de réciter le code pénal ou la charte communale à ses fidèles ne s’est point embarrassé de froisser la sensibilité de ses fidèles au point de fustiger Abou Horeira. Une telle inélégance est vraiment inutile. Les commentateurs sont traqués également par certains qui veulent être des saintetés en désirant avoir l’ovation collective malgré les inconstances individuelles. La république n’a pas besoin de walis osés mais de gens responsables et posés. L’audace si elle y est, serait dans la prise de décision dans une tête refroidie et non pas dans une parade ou une parodie de démonstration de force.
La promotion a deux tangentes. Elle s’exerce sur certains à une vitesse vertigineuse, sur d’autres, quand ils sont des chefs de daïra depuis plus de 20 ans, elle est au pas d’escargot, sinon à l’arrêt final.
Les deux anciens ministres bimensuels, ex-walis sont aussi de retour et c’est au bonheur de la collectivité. Où sont les anciens walis délégués ? Les anciens secrétaires généraux lesquels dans leurs fonctions respectives n’auraient peut-être pas pu s’astreindre à un certain autoritarisme hiérarchique étouffant ? Il serait judicieux de jeter un regard à leur égard.
Il ne vous est rien demandé d’extraordinaire. Vous avez une fonction et en face il y a mille et un devoirs. Ce citoyen qui vous épie, qui porte en vous tout son espoir, n’a nullement envie de vous voir jeter des anathèmes ou des propos sonores envers un chef de daïra ou un maire. Faites-le en vos bureaux. L’on n’amuse pas comme ça la galerie. On lui crée des espaces de convivialité, des théâtres de verdure, de beaux logements et surtout l’on veille à ne plus le voir sous le choléra, l’inondation ou la malfaçon des êtres étatiques et des choses publiques. Il a besoin d’un état de vérité, pas de discours ni encore d’agitation ou de comédie. Soyez tout juste des walis, pas plus. Chronique d’ El-Yazid DIB. 
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5266817&archive_date=2018-09-29
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